Rencontre avec Béatrice de Reynal, docteur en Nutrition, experte en innovation et membre du jury Djaz’Innov 2025
Quel regard portez-vous sur l’innovation agroalimentaire en Algérie ?
L’Algérie monte en expertise de façon très significative ces dernières années. Parce que le marché l’exige et la règlementation l’impose, mais aussi parce que l’Algérie est très bien dotée en établissements de formation supérieure dans tous les domaines de la filière, comme la technologie, les process, les emballages, l’hygiène et la sécurité, la nutrition et la santé publique.
Quelles sont les innovations qui vous tiennent plus particulièrement à cœur ?
Le jury de Djaz’Innov apprécie bien sûr la technicité et les inventions exclusives. Mais il apprécie également les innovations astucieuses, celles qui parviennent à améliorer fondamentalement un process ou une technologie sans pour autant augmenter les prix. Ainsi, nous pouvons mettre en lumière des éco-emballages valorisant des co-produits locaux, des démarches d’upcycling aboutissant à mieux exploiter la biomasse et, surtout, des démarches visant à améliorer la souveraineté alimentaire.
Que retirez-vous de cette expérience de membre du jury ?
C’est toujours une grande fierté de pouvoir contribuer – modestement – à la réussite de projets innovants. L’innovation est toujours une démarche risquée, coûteuse en hommes et en matières. Lorsqu’elle aboutit, c’est une immense joie de participer aux hourras !
Le prix Djaz’Innov ne vit-il que le temps du salon Djazagro ?
Oh que non ! Il naît bien avant le salon, lorsque nous examinons les dossiers et questionnons pour plus de détails. C’est une aventure humaine aussi, avec la lourde responsabilité de bien choisir, au sein d’une équipe d’experts. Et c’est une joie de parler et reparler des nominés comme des primés, dont le succès se répercute des mois et même des années après !