L’Afrique: une priorité stratégique pour l’Algérie
À l’occasion de son intervention à l’Agora des Experts sur le thème « L’exportation vers l’Afrique, un marché plus que stratégique pour l’Algérie », Toufik Hadkeheil, président du Cluster CAFLEX, rappelle pourquoi le continent africain représente une priorité stratégique pour l’Algérie. Entre proximité géographique, complémentarité alimentaire et ouverture du marché via la ZLECAF, il appelle à une mobilisation collective pour structurer durablement l’export agroalimentaire.
– Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Toufik Hadkeheil président du CAFLEX Cluster Algérien des fruits et légumes à l’export. Ce cluster a été fondé il y a bientôt 10 ans et nous sommes force de proposition auprès des autorités compétentes afin de faciliter l’acte d’exporter. Le Cluster forme et encourage tout exportateur désirant se lancer dans ce nouveau créneau.
– Quel est le rôle du cluster exportation des fruits et légumes ?
Nous militons pour que l’acte d’exporter devienne quelque chose de commun. Ceci concerne aussi bien les procédures douanières, qu’administratives, que de trouver des fournisseurs. Nous militons également auprès au près des autorités compétentes afin d’obtenir certaines facilitations sur tous les plans.
– Où en est l’Algérie dans son ambition de développement de ses exportations agroalimentaires ?
Le Cluster se développe actuellement vers les pays africains pour qui l’on a tendance à sous-estimer les capacités mais ce continent dispose des plus grandes capacités de développement comparé à tous les autres continents en raison du potentiel immense que recel ce dernier. Pour information la croissance de l’Afrique vient juste après celle de l’Asie. La mécanisation de l’agriculture, l’industrialisation du domaine de l’agroalimentaire a de beaux jours devant elle car l’investissement en termes humains financiers et technologique n’a pas été au rendez-vous depuis l’indépendance de ces pays. Rares sont ceux qui ont pu tirer leur épingle du jeu. Mais la majeure partie de ces pays ont réalisé majoritairement des opérations d’import. Un éveil récent de ces populations a clairement démontré leur volonté de changement en termes de business et nous nous devons être au rendez-vous afin d’assister l’ensemble de ces populations demandeuses d’une nouvelle ‘done’. Imaginez-vous le travail colossal qui est à faire uniquement pour la transformation et le stockage vu que pratiquement la totalité de la production agricole ne peut pas être transformée en raison du manque d’infrastructures électriques logistiques ou bien énergétiques.
En quoi l’Afrique constitue-t-elle une zone de développement commercial prioritaire pour les produits agroalimentaires algériens ?
Il y a la proximité géographique, une alimentation qui est pratiquement complémentaire à la nôtre vu que nous vivons dans un climat méditerranéen et ces zones ont un climat qui se situe entre le tropique du cancer et celui du capricorne. En d’autres termes un climat tropical.
A cette complémentarité climatique s’ajoute celle des accords signés récemment à ceux relatifs à la ZLECAF, la Zone de Libre Echange Continental Africaine qui va nous permettre d’accéder à un marché de plus de 2 milliards d’habitants et de 54 pays ainsi qu’un PIB de plus de 2000 milliards de dollars. Et tout cela exonéré de taxes et droits de douane.
Un marché colossal totalement vierge s’ouvre à nous. A nous de conquérir ce marché de part la qualité de nos produits et nos relations économiques et historiques avec les différents états. Quand on y réfléchit bien, l’Algérie a plus de points communs avec les différents pays d’Afrique que d’autres continents car avant tout nous sommes Africains.
Nous remercions Toufik Hadkeheil pour son intervention et les enseignements. Rendez-vous sur l’Agora des Experts du 12 au 15 avril pour Djazagro 2026.
